NOUS n’avons pas les mêmes objectifs ! (3)

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– Briser les stéréotypes : « Schizophrénie = violence/ Dépression = manque de volonté, faiblesse de caractère/ Malade mental/ psychique = irresponsable, incapable »

Autant le programme de briser les stéréotypes me plaît, autant les exemples qui l’accompagne montre bien les limites et le désir de limitation de ce qui pourra ou non être briser.

Les questions que devrait sous tendre le désir de briser les stéréotypes pourraient être :

Comment ça naît un stéréotype ?

Qui les fabriquent ?

Est-ce que le fait de traiter une population par l’internement, l’isolement, la contention, l’injection, la stérilisation ou la mise sous tutelle pourrait servir à limiter les stéréotypes dont nous souffririons ?

Est-ce que la moindre de ses pratiques contribue réellement au bien être des individus ?

Ou permettent-elles seulement d’assurer la cohésion sociale au sein du monde du travail ?

Est-ce que les stéréotypes ne servent pas cette même cohésion ?

Peut-on penser qu’il y a un lien direct entre les murs de l’H.P et la façon dont on se juge de part et d’autre de ce mur ?

Doit-on considérer que ce mur est à ce point dans toutes les têtes que la moindre déviance devient une maladie, la moindre tristesse une dépression, le moindre changement d’humeur une bipolarité et la moindre incohérence identitaire une schizophrénie ?

Doit-on estimer que les professionnels de la santé mentale n’ait aucun rapport avec l’élaboration et le maintien de ce mur ?

Peut-on considérer que le niveau d’auto-contrôle auquel nous sommes parvenu prend appui sur des ensembles de pré-jugés, de pensées toutes-faites alimentées par tous les domaines ou s’immiscent les lobbys, véhiculées par la pub, la plupart des grands médias et les grosses production hollywoodiennes, amplifiées par des effets de conformisme et de saturation des réseaux sociaux, et enfin prolongées par tout un chacun ?

N’est-ce pas justement la fonction des stéréotypes, comme pour ceux de genre, de maintenir un certain type de pouvoir, une certaine norme ?

Dans ce cas ne vaudrait-il pas mieux s’attaquer directement à un pilier majeur de cette norme : la pensée psychiatrique ?

Ne faudrait-il pas également neutraliser l’action de celles et ceux qui en sont les gardiens les plus prosélytes : les lobbyistes des laboratoires pharmaceutiques et leurs fidèles relais, psychiatres, pharmaciens, directeur d’établissement ?

Peut-on se permettre d’envisager que tout ce qu’ils ont réussis à faire passer comme des évidences n’en sont peut-être pas ?

Comment éviter le piège de la simplification ?

Comment rester capable d’agir tout en étant matraqués en permanence d’informations spectaculaires et contradictoires ?

Enfin comment ne pas véhiculer soi-même par son discours des formes de stéréotypes ?

Voilà quelques questions que le comité d’organisation de la madpride ne semblent pas s’être posées…

 

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